Devenir la meilleure version de soi-même

5 décembre 2024

Texte écrit pour la Journée internationale des bénévoles par Léana, bénévole pour l’Association canadienne pour la santé mentale Filiale de Montréal

Ne niez pas les faits, vous avez déjà tous entendu ces mots au détour d’une conversation. D’autant plus ces dernières années où on nous enjoint à sortir de notre zone de confort pour espérer gagner en valeur ainsi qu’en reconnaissance.

Mais quelle est la réelle signification de cette phrase ? Et si nous devons espérer atteindre une meilleure version de qui nous sommes, qu’en est-il de l’actuelle ?

Le développement personnel est un outil, pas une solution

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par l’humain et son fonctionnement cérébral.

Avec un besoin viscéral de tout comprendre, analyser et décortiquer les comportements des personnes qui m’entourent, j’ai rapidement et naturellement plongé dans le monde du développement personnel.

Un vaste univers rempli de concepts, d’études et de maximes qui m’ont très souvent fait tourner la tête. Vous imaginez bien la suite…

Bien sûr que j’ai essayé de l’incarner, cette meilleure version de moi-même, parce qu’après tout, “quand on veut, on peut”.

Ce sentiment très plaisant de maîtriser chaque parcelle de ma vie a petit à petit laissé la place à un poids abyssal sur mes épaules. Une quête de perfection effrénée qui, au mieux, ne m’a jamais rassasiée, au pire, m’a profondément désespérée.

Une société dénuée de vulnérabilité

Cette pression, nous sommes nombreux à l’avoir ressentie et à la ressentir encore.

Parce que nous vivons dans une société qui nous apprend que le bonheur est un choix et que la gestion de nos émotions est notre entière responsabilité.

La tristesse, la colère ou encore la différence sont vues comme des créatures profondément menaçantes à éradiquer. Coûte que coûte.

Comprenez-moi bien, je suis persuadée que le développement personnel est une source de connaissances inestimable. Je pense simplement que dire à une personne souffrant de dépression qu’elle a juste à choisir d’être heureuse a autant de sens qu’essayer de couper une pomme avec du fil dentaire.

Outre ce manque de cohérence, tenir de tels propos peut surtout s’avérer dangereux et fatal pour la personne, déjà démunie, qui les reçoit.

Une personne qui aurait peut-être simplement besoin d’entendre : ce n’est pas grave, tu as le droit de ressentir ce que tu ressens, cela est valable et ne te définit pas.

Aider chaque personne à porter sa voix et à trouver sa place

C’est pour mettre un terme à cette dictature du bonheur et de la culpabilité que j’ai cherché à m’engager dans la prévention et la promotion de la santé mentale.

Ni une, ni deux, j’ai entamé mes recherches sur les organismes qui avaient fait de ce sujet leur combat. Trois clics et une heure de lecture plus tard, j’étais convaincue : il fallait que je rejoigne l’Association canadienne pour la santé mentale de Montréal.

Aujourd’hui et plus que jamais, nous avons besoin de construire une société dans laquelle les personnes souffrant d’enjeux de santé mentale ne sont pas stigmatisées. Une société dans laquelle elles ont droit de cité, sont entendues et soutenues. Une société dans laquelle elles ont leur place au même titre que n’importe qui.

Pourquoi ?

Parce qu’être en proie à sa santé mentale arrive à tout le monde au moins une fois dans sa vie. Et que quand on veut, on ne peut pas toujours, du moins, pas tout seul.

Alors peut-être est-il temps de valoriser sa seule et unique version de soi, authentique, avec ses failles et ses grands jeux de lumière.

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*Image :  Visuallys / Équipe Visuallys IA Hiver-Printemps 2023 avec Midjourney