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Briser l’isolement social par la gentillesse : Le pouvoir des petits gestes
13 novembre 2024
Dans le cadre de la première année de la campagne Je pratique la gentillesse, organisée en collaboration avec la Direction régionale de santé publique de Montréal, nous avons mis de l’avant le pouvoir de la gentillesse et ses bienfaits sur la santé mentale. Pour cette deuxième édition, nous souhaitons promouvoir la gentillesse comme moyen de briser l’isolement social et de favoriser la création de liens sociaux en contexte urbain. Le 13 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de la gentillesse, nous tenons une demi-journée de réflexion destinée aux personnes professionnelles sur ce sujet.
La solitude et l’isolement social sont de plus en plus reconnus comme des problèmes majeurs de la société contemporaine. Julie Lévesque, conférencière invitée de notre événement du 13 novembre, rappelle que le sentiment de solitude peut s’apparenter à la soif ou à la faim, soit un sentiment d’inconfort1. Être en relation est un besoin essentiel comme manger ou boire !
Le sentiment de solitude survient lorsque nos relations ne répondent pas à nos besoins. L’isolement social, lui, survient lorsqu’une personne se retrouve seule à cause de circonstances extérieures telles que de la discrimination sociale, des difficultés relationnelles ou des conditions de vie difficiles (précarité financière, itinérance, …). On dit donc qu’une personne vit de l’isolement social quand elle manque de personnes pour la soutenir2. La solitude est un sentiment subjectif alors que l’isolement social est davantage une mesure objective.
La solitude et l’isolement posent un risque à la santé mentale lorsqu’ils sont vécus en continue et que le sentiment d’inconfort s’accentue. Cela peut provoquer une augmentation de l’anxiété, du stress et une baisse de la confiance en soi. En contexte urbain, le rythme accéléré du quotidien, les espaces de vie plus restreints (appartements plus petits, rues étroites, …) et le sentiment d’anonymat sont des facteurs récurrents qui participent au sentiment de solitude des personnes citadines. Les données récentes sur la santé mentale des populations montréalaises le prouvent.
En août 2022, à Montréal, 12 % des adultes présentaient un score de détresse psychologique élevé, soit plus que dans les autres régions du Québec3.
On rapporte également une présence importante de symptômes s’apparentant au trouble d’anxiété généralisée (TAG) et au trouble dépressif (TD). Il en est de même pour les idées suicidaires sérieuses. Les facteurs les plus fortement associés à la présence de ces symptômes sont liés à la solitude et à l’isolement : un sentiment de solitude élevé, un faible sentiment de cohérence, et un manque de soutien social. Ce contexte citadin rend difficile le maintien de relations sociales satisfaisantes, la création d’un réseau de soutien, voire la recherche d’aide. L’isolement n’est donc pas seulement un problème pour les personnes qui en font l’expérience ; il érode la solidarité dans la société dans son ensemble4.
En plus d’affecter la santé mentale des individus, l’isolement social peut augmenter le risque de mortalité de manière comparable à l’obésité et au tabagisme5. Ainsi, ses impacts sur la santé et le bien-être des populations sont évidents et le coût pour la société est énorme.
C’est en réponse à ce problème que la gentillesse apparaît comme une avenue simple, peu coûteuse et efficace pour lutter contre l’isolement.
La gentillesse, créatrice de liens sociaux
“J’ai aidé des nouveaux arrivants à déménager dans leur nouvel appartement.”
– Geste gentil citoyen recueilli lors de notre première campagne
La gentillesse permet de renforcer les connexions humaines. Que ce soit par des gestes simples comme un sourire, un mot gentil ou une aide spontanée, la gentillesse est souvent la première étape vers la création d’une connexion ou le renforcement de liens déjà existants. La gentillesse contribue à la création d’une atmosphère positive et accueillante, où les gens se sentent inclus et appréciés.
Selon une étude réalisée en Grande Bretagne, la réalisation de petits gestes de gentillesse envers son voisinage réduirait le risque de souffrir de solitude6. Les plus petites actions telles que saluer un.e voisin.e peuvent améliorer la cohésion sociale dans un quartier, créant ainsi un monde dans lequel tout le monde a un.e voisin.e sur qui compter. Une campagne en anglais a été lancée mettant de l’avant les résultats de cette étude. Ainsi, saluer notre voisinage ou aider un·e voisin·e avec ses courses favorise la création de liens sociaux et diminue le sentiment d’isolement à la fois pour la personne qui fait les gestes que celle qui les reçoit.
Aussi, le soutien social est l’un des facteurs de protection les plus importants pour la santé mentale. Il permet de surmonter des obstacles, mieux régler les problèmes et gérer le stress. La gentillesse participe au soutien social. Elle permet de faire sentir aux gens qu’ils sont vus, entendus et compris, même sans liens personnels profonds.
La gentillesse comme outil pour solidifier nos communautés
“J’ai ramassé des papiers à l’extérieur pour nettoyer mon quartier.”
– Geste gentil citoyen recueilli lors de notre première campagne
La gentillesse possède des bienfaits pour les individus mais aussi pour la collectivité. Comment pouvons-nous utiliser la gentillesse comme outil pour contrer l’isolement et renforcer nos communautés ? Comment valoriser la gentillesse au sein de la société ? Quelles conditions sont nécessaires à la création de communautés plus gentilles ? C’est aujourd’hui que les personnes participantes à notre évènement en apprendront les réponses !
3.DRSP – Santé mentale | CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
5.https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7483387/pdf/nihms-1573974.pdf
6.Voir le KIND challenge réalisé par Nextdoor en Grande Bretagne.