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Apprivoiser le changement pour mieux vivre avec le trouble d’anxiété généralisée  

La première fois que j’ai réalisé que je n’étais pas comme les autres, c’était l’été de mes 13 ans. Du jour au lendemain, alors que je ne vivais aucun stress et que je pouvais profiter de l’été, j’ai commencé à me sentir déconnectée de la réalité. Je n’arrivais plus à trouver mes repères. J’avais perdu l’appétit et je commençais à voir le monde à travers un filtre embrouillé, en plus d’avoir des palpitations et de ressentir une fatigue extrême. Avec du recul et plusieurs séances de thérapie, je peux maintenant mettre le mot ce que je vivais : un trouble d’anxiété généralisée (TAG).  

Le TAG est un trouble mental caractérisé par une anxiété excessive et persistante au sujet de divers aspects de la vie quotidienne, sans raison précise ou disproportionnée par rapport à la situation. Les symptômes principaux du TAG sont l’inquiétude élevée, l’agitation, la fatigue extrême, la difficulté de concentration et les trous de mémoire, l’irritabilité, les tensions musculaires et les problèmes de sommeil. Il peut être causé par des antécédents familiaux, des traits de personnalité, l’expérience de traumatismes ou encore un déséquilibre chimique dans le cerveau. 

Mon TAG s’est toujours manifesté à des moments où ma routine était perturbée comme pendant les vacances d’été, un déménagement ou la fin des études. Avec le temps, j’ai réussi à identifier un dénominateur commun à mon anxiété : le changement. Le changement constitue déjà de base un facteur de risque en santé mentale en raison de l’incertitude et de la perte de contrôle qu’il engendre, perturbant les routines et créant une charge cognitive supplémentaire. Il peut entraîner un sentiment de perte et de deuil, affecter les relations sociales et accentuer l’isolement. Pour moi qui suis déjà anxieuse, même les plus petits changements pouvaient me désorganiser jusqu’à provoquer des crises de larmes, voire me rendre à l’urgence psychiatrique.  

Heureusement, grâce au soutien de mes proches et à ma résilience, j’ai été capable de reconnaître ce défi qui faisait désormais partie de ma vie et développer des stratégies pour y faire face afin d’atténuer ses impacts sur ma santé mentale. Aujourd’hui, je vis toujours avec ce trouble d’anxiété généralisée, mais je ne ressens plus de symptômes aussi éprouvants qu’au début de son apparition.

Source de l’image : Visuallys / Équipe Visuallys IA Hiver-Printemps 2023 avec Midjourney

Cela a été possible grâce à 3 habitudes que j’ai mises en place dans ma vie :  

  1. Apprivoiser le changement : ce que j’ai compris avec le temps c’est que la seule constante dans la vie c’est le changement. Rien n’est immuable et j’ai appris à m’y faire. Cela ne veut pas dire que les changements ne m’affectent plus, mais à force d’en vivre et de traverser des épreuves, je me suis rendue compte que j’avais la force de retrouver mon équilibre.. Cette confirmation suffit à elle seule pour apaiser mon anxiété.  
  1. Cultiver des loisirs : mes loisirs m’aident à garder une routine qui ne dépend de personne d’autre que moi. La lecture, le vélo et le crochet font partie des nombreux loisirs que je pratique. Même si le risque 0 n’existe pas, de savoir que je peux m’accrocher à ces choses qui me font du bien pour trouver une certaine stabilité est énormément soulageant.  
  1. Honorer mes besoins : en tant que personne avec un TAG, j’ai souvent pensé que je devais me forcer à faire certaines choses pour être considérée « normale ». Cela faisait en sorte que j’acceptais des situations qui nuisaient à mon bien-être et qui ne faisaient qu’aggraver mes symptômes. Maintenant que je suis plus consciente de cela et que je me connais mieux:, je suis en mesure non seulement d’identifier ces éléments dérangeants, mais je suis aussi en mesure de les éviter. En posant des gestes qui me font du bien et qui sont alignés avec mes valeurs, je ressens moins souvent les symptômes désagréables de l’anxiété et je suis peux de profiter pleinement de la vie.  

Si toi ou une personne proche de toi vivez avec un trouble d’anxiété généralisée, sachez qu’il est tout à fait possible d’apprendre à vivre avec et même d’en faire son allier. Même si l’anxiété est désagréable, elle peut aussi servir de guide et nous éclairer sur nos envies et nos valeurs. Certains des symptômes que j’ai vécus étaient disproportionnés face au réel danger qui se présentait à moi, mais ce sont également lors de ces moments de difficultés que j’ai appris que j’étais une personne qui, pour préserver son équilibre mental, avait besoin d’une routine et de repères

Article par Fanny Gravel-Patry (elle, accords féminins), Conseillère en promotion de la santé mentale pour l’ACSM Filiale de Montréal.

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