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Pourquoi mes collègues sont concernés par mon retour au travail ?

Dans cet article, on ne vous parlera pas de retour au travail « postpandémie » mais de Simon qui revient au travail après un arrêt de 3 mois à cause d’un trouble de santé mentale !

Le 20 septembre 2021, Simon a fait sa rentrée, il était de retour au travail !

Avec les Ressources Humaines et son supérieur immédiat, ils se sont entendus pour un retour progressif et une réappropriation partielle de ses tâches que ses collègues ont dû effectuer pendant son absence. Les premiers jours étaient compliqués, Simon doit se réadapter, assimiler les changements et les évolutions qu’il y a eu dans ses dossiers. Il doit également retrouver confiance en lui et préserver son équilibre vie professionnelle et personnelle qu’il avait laissé de côté quelques mois auparavant.

Simon a retrouvé son équipe composée de 9 personnes, l’accueil est chaleureux mais hésitant. Certains n’étaient pas avertis de son retour, d’autres sont mal à l’aise sur le sujet de la santé mentale ou encore ne se sentent pas concernés par sa réintégration.

Le retour dans un milieu de travail, dans un emploi, dans une équipe de travail suscite bien des questionnements sur l’implication et le rôle des acteurs dans la réussite et le maintien au travail. Ce qui nous interpelle plus particulièrement c’est le rôle et les actions des membres de l’équipe de travail pour faciliter la réintégration de Simon ?

 

Pourquoi il est bénéfique d’impliquer les collègues avant le retour ?

La situation de Simon n’est pas rare. Selon une étude (M.F Bastien et M. Corbière, 2018) menée auprès de 219 employeurs seulement 2% ont mentionné solliciter la collaboration des collègues et aucun n’a mentionné les impliquer dans la mise en place des accommodements. Pourtant les connaissances pratiques des collègues du poste de travail permettent d’apporter des informations, plus particulièrement dans l’identification des stresseurs (Biron et al, 2014), de prévenir des difficultés, de partager des inquiétudes ou encore d’exprimer un sentiment d’injustice qu’ils pourraient ressentir vis-à-vis des accommodements mis en place. L’implication en amont va créer un meilleur engagement dans le processus de retour au travail. Cela va aussi les responsabiliser dans une démarche de prévention plus globale, bénéfique à tous.

 

Et si nous parlions de responsabilité partagée ?

Si les superviseurs ont un rôle essentiel dans la réussite du retour au travail et plus largement dans la santé psychologique des employés, ces derniers ont également une responsabilité. Au quotidien, les pratiques professionnelles des employés, renvoyant aux gestes professionnels et aux activités cognitives sous-jacentes telles que les compétences, vont impacter la santé mentale des superviseurs (St-Hilaire, 2017). Ces pratiques vont influencer leur capacité à mettre en place des actions favorisant la santé psychologique au travail. Dans un contexte de retour au travail, le superviseur doit favoriser la réintégration du salarié et les collègues doivent agir dans la même sens afin que cela soit efficace. Cela peut se traduire par l’accompagnement dans certaines tâches, coconstruire un plan d’accueil, des moments de convivialité, du soutien social (conseils, support émotionnel ou à visée informative) ou encore de la bienveillance.

L’implication de l’équipe de travail est un facteur de réussite et cultiver la bienveillance permet de mettre l’accent sur les relations dans un contexte professionnel qui est souvent centré sur les tâches.

Que ce soit en situation de retour au travail après un trouble de santé mentale ou au quotidien, la prévention de la santé psychologique au travail est une responsabilité partagée.

 

Rassemblez les équipes de travail autour de la santé mentale au travail – Ensemble, cultivons la santé psychologique au travail

 


Références :

Bastien M.F, Corbière M (2018) – Return-to-work following depression : What work accomodations do employers and human Resources Directors put in place ?

Biron, C., St. Hilaire, F., & Brun, J.-P. (2014). Implementation of an organizational intervention on quality of life at work: Key elements and reflections. In C. Biron, R. J., Burke, & C. L. Cooper (Eds.), Creating healthy workplaces: Stress reduction, improved well-being, and organizational effectiveness (pp. 261–280). London: Routledge

Dorceus, S. (2019). Enquête sur les pratiques professionnelles d’évaluation psychométrique en santé mentale et en relations humaines au Québec. (pp. 54). Thèse présentée à l’université de Sherbrooke.

St-Hilaire, F. (2012). Les pratiques de gestion et de travail en lien avec la santé psychologique au travail. Une étude exploratoire par approche méthodologique mixte, thèse de doctorat non publiée, Université Laval, Québec

St-Hilaire et al., (2017). What if subordinates took care of managers’mental health at work? Revue Santé Mentale au Québec

Laflamme, A.M (2017). Troubles mentaux et accomodement raisonnable au travail : les potentialités du droit québécois

St-Hilaire, F. (2014). La santé psychologique au travail : vers un leadership et des comportements concrets au quotidien – https://ordrecrha.org/ressources/revue-rh/archives/la-sante-psychologique-au-travail-vers-un-leadership-reciproque-et-des-comportements-concrets-au-q

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