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LGBTQ+ : discrimination et santé mentale

Il est 9pm, Sasha est bénévole dans un service d’écoute téléphonique, parmi les appels reçus ce soir il y a celui de Camille :

Bonjour, je m’appelle Sasha, tu peux utiliser les pronoms il/elle pour me nommer.

Bonjour… moi c’est Camille… elle.

Camille, merci d’avoir appelé, je suis là pour t’écouter, comment vas-tu aujourd’hui?

Hum…je dirais que je feel pas…C’est la première fois que j’appelle ici…

Merci Camille pour ta confiance. Tu as bien fait d’appeler, est-ce que l’on peut parler ensemble de ce que tu vis?

J’ai l’impression d’avoir perdu tous mes liens. J’ai des ami.es mais avant quand j’étais un peu down je sortais, je pouvais les voir, j’allais à des shows, il y avait des évènements organisés et je me sentais vraiment inclus dans une communauté, je pouvais rencontrer ou croiser des personnes qui partageaient les mêmes choses… là je me sens juste seule, perdue et vraiment triste.

Je comprends…

Le pire c’est le soir : ça commence à brasser, j’ai des souvenirs pas l’fun qui remontent, tsé dans ma période de coming out… c’est un peu comme si j’étais repartie en arrière. Et là, les émotions embarquent, je repense à tout ça… et puis j’arrive plus à dealer avec toutes les agressions sur les réseaux sociaux, les violences qui éclatent, les suicides… Ça devient tellement intense, ça tourne en boucle, je veux que tout s’arrête…

Camille tu n’es vraiment pas la seule à ressentir ça en ce moment, et c’est super important de pouvoir le dire. On peut discuter ensemble. Je voudrais qu’on puisse parler de tout ce que tu viens me dire, que tu ne restes pas seule avec ces idées. On peut réfléchir ensemble à des solutions. Je suis aussi là pour te donner des ressources, des contacts et des astuces.

 

Le 17 mai c’est la journée contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Mais pourquoi précisément cette date? Parce que c’est notamment depuis le 17 mai 1990 que l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie mentale par l’OMS (et oui, seulement 31 ans…).

Néanmoins, les stresseurs quotidiens et/ou présents dans le parcours de vie des personnes qui s’identifient à la communauté LGBTQ+ peuvent affecter leur santé mentale et provoquer un état de détresse psychologique. À cela, s’ajoute le contexte de la pandémie qui isole et rend vulnérable d’autant plus des personnes qui, dans certains contextes, se débattaient déjà avec une précarisation sociale, économique, sanitaire, etc…

Comme le montre l’expérience de Camille, certaines personnes de la communauté LGBTQ+ se sentent démunies dans le contexte actuel. L’ensemble de leurs stratégies qui favorisaient un sentiment d’appartenance, un partage d’expérience ou encore une solidarité collective se trouvent limitées par la crise socio-sanitaire. Enfin, comme le rappelle la Fondation Émergence, la stigmatisation est toujours présente en 2021 avec notamment une recrudescence d’actes de violence homophobes, et transphobes sur cette année.

Promouvoir la santé mentale dans la communauté, c’est agir pour une société inclusive, respectueuse du bien-être de tous.  Adoptons un langage inclusif, ne restons pas indifférents aux réalités de la communauté LGBTQ+, à la détresse psychologique ni aux comportements stigmatisants.


Si l’échange de Sasha et Camille vous parle, sachez qu’il existe des ressources pour vous ou vos proches.

Service d’écoute :

Interligne : Service d’écoute 24/7 :514 866-0103 (Montréal) ou 1 888 505-1010 (sans frais), aide@interligne.co

Aide aux Trans du Québec : Ligne d’écoute 1 855 909-9038 #1 (sans frais), ecoute@atq1980.org

Ressources et informations :

Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal; L’Asterisk; Alterheros; Conseil québécois LGBTQ

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