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L’importance de la promotion et de la prévention pour une population en bonne santé mentale
Comment faire pour agir avant que l’état de santé d’une personne, ou de la population dans son ensemble, se dégrade et devienne problématique? Qu’il s’agisse de problèmes de santé tels que les maladies cardiovasculaires ou de problèmes de santé mentale comme la dépression et les troubles anxieux, il est non seulement possible mais essentiel d’agir en amont, avant qu’ils ne se déclarent. À cet effet, une approche combinant des actions de promotion et de prévention peut réduire significativement la présence et l’incidence de ces problèmes dans la population, mais elle peut aussi éviter l’aggravation ou la permanence de leurs symptômes.
Ce type d’approche s’appuie sur une vision globale de la santé, ce qui implique de s’attarder autant aux facteurs individuels qu’aux facteurs collectifs (sociaux, environnementaux, politiques, économiques, etc.). Se situant au fondement des actions de l’ACSM – Filiale de Montréal, une telle approche exige entre autres que nous investissions beaucoup d’efforts en matière d’information et de sensibilisation du public, en faisant preuve de clarté et de précision par rapport aux informations que nous diffusons au sujet de la santé mentale.
Qu’entend-on par « santé mentale »?
La santé mentale se définit comme l’état d’équilibre psychique et de bien-être d’une personne à un moment donné1. Elle concerne la façon de se sentir, de penser, d’agir et d’interagir avec le monde environnant. Être en bonne santé mentale nous permet de réaliser notre plein potentiel, de composer avec les tensions normales de la vie et de contribuer à notre communauté2.
Par conséquent, il est tout à fait possible pour les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale (trouble mental ou maladie mentale) de jouir d’une bonne santé mentale, tel qu’illustré dans le graphique ci-dessous3.
Les déterminants de la santé mentale
La santé mentale est évidemment influencée par les caractéristiques individuelles, mais elle est aussi intimement liée aux milieux de vie (familial, scolaire, travail, hébergement, quartier) et au contexte global dans lequel les personnes évoluent. On parle en ce sens des déterminants4 de la santé mentale, qui constituent la pierre angulaire des actions de l’Association.
La promotion et la prévention, ça consiste en quoi?
La promotion de la santé mentale vise l’amélioration du bien-être individuel et collectif. Ses actions sont axées vers les déterminants de la santé mentale et sont basées sur le renforcement des conditions individuelles et environnementales favorables à celle-ci (facteurs de protection). Elle cible la population générale tout autant que des sous-groupes spécifiques. Pour sa part, la prévention vise à réduire l’incidence des problèmes de santé mentale en s’attaquant aux facteurs de risque. Elle s’adresse à l’ensemble de la population ou à certains groupes particuliers exposés à de tels facteurs5.
Dans les deux cas, il s’agit de démarches :
- Qui sont proactives, c’est-à-dire qu’elles sont destinées soit à prévenir l’apparition de problèmes, soit à promouvoir une santé optimale, indépendamment de l’existence ou non de problèmes déclarés.
- Qui font appel à plusieurs méthodes d’intervention complémentaires : l’éducation à la santé, l’action communautaire, la communication, le marketing social, le changement organisationnel, l’action politique; ces méthodes s’appuient sur des fondements théoriques éprouvés.
- Dont les objectifs et les processus d’implantation sont partagés par les intervenants, les populations concernées et les décideurs publics; l’action multisectorielle des institutions de services publics apparaît ici primordiale.
La santé mentale, ce n’est pas qu’une affaire individuelle, c’est aussi une responsabilité collective!
Tous les membres de la société (décideurs publics, entreprises, organismes communautaires, citoyens) peuvent agir afin de promouvoir la santé mentale et de prévenir l’incidence des problèmes de santé mentale. Ensemble, nous pouvons agir pour que notre société offre les conditions optimales à une bonne santé mentale pour tous, incluant les déterminants sociaux suivants6 :
- Une éducation accessible et de qualité;
- L’accès à un revenu décent pour tous;
- Des services de santé accessibles et de qualité, où l’intervention précoce prend toute sa place;
- Une réelle égalité entre les hommes et les femmes;
- L’accès à un logement de qualité pour toutes les personnes;
- Des milieux scolaires et des contextes de travail sécuritaires, où la violence et l’intimidation ne sont pas tolérées;
- Des politiques sociales, économiques et environnementales permettant de réduire les inégalités sociales, d’élargir l’offre d’emplois de qualité, d’améliorer la qualité de notre environnement et d’encourager l’adoption de saines habitudes de vie.
Un investissement « rentable » pour la société
Sur le plan économique, une population en bonne santé mentale constitue une ressource collective : « Selon les estimations de la CSMC, les maladies et les problèmes associés à la santé mentale coûtent à l’économie canadienne plus de 50 milliards de dollars par an, soit près de 1 400 $ par personne au Canada en 20167. »
« Au Canada, des études démontrent que le retour sur l’investissement [dans les interventions de promotion et de prévention en santé] va d’un peu plus de deux dollars jusqu’à quatre dollars8. » De plus, selon l’Institut canadien d’information sur la santé, « on remarque l’émergence d’une quantité considérable de travaux sur l’efficacité des interventions de promotion de la santé mentale et de prévention de la maladie mentale, notamment celles qui visent à améliorer la qualité de vie9».
La promotion et la prévention à l’ACSM Filiale de Montréal
Information et sensibilisation
- Semaine de la santé mentale de l’ACSM (campagne annuelle, première semaine du mois de mai)
- Site Web et médias sociaux
- Dépliants et brochures d’information
Programmes, formations, colloques et conférences
Publications
- Magazine Équilibre (enjeux sociaux et questions de l’heure en santé mentale)
- Guides d’intervention (jeunes, aînés, communautés culturelles)
Relations avec la communauté (représentation, concertation et consultation)
Prise de parole et positionnement politique
Ensemble, faisons de la santé mentale une responsabilité et une ressource collectives!
Sources :
1 Santé et Bien-être social Canada (1988). La santé mentale des Canadiens : vers un juste équilibre. Ottawa : Ministère des approvisionnements et services.
2 Association canadienne pour la santé mentale (2014). La santé mentale pour la vie. Toronto : Association canadienne pour la santé mentale.
3 Santé et bien-être social Canada. (1988). La santé mentale des canadiens : vers un juste équilibre. Ottawa : Santé et bien-être social Canada.
4 Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. (2012). La santé et ses déterminants : mieux comprendre pour mieux agir. Québec : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.
5 Gouvernement du Québec. (1994). Recommandations pour développer et enrichir la Politique de santé mentale. Sainte-Foy : Les publications du Québec.
6 Organisation mondiale de la santé (2017). La santé mentale : renforcer notre action. Repéré à http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs220/fr/
7 Commission de la santé mentale du Canada. (2017). Faire valoir les arguments en faveur des investissements dans le système de santé mentale du Canada à l’aide de considérations économiques. Ottawa : Commission de la santé mentale du Canada.
8 Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (2010). Investir dans la santé globale, c’est rentable. Repéré à http://www.irsst.qc.ca/media/magazines/V23_03/46-47.pdf
9 Roberts, G. et Grimes, K. (2011). Rendement du capital investi. Promotion de la santé mentale et prévention de la maladie mentale. Ottawa : Institut canadien d’information sur la santé.