This post is also available in: Anglais
Un soupir.
C’est ce que j’entends le plus souvent ces temps-ci lorsqu’il est question pour une énième fois de pandémie, de mesures sanitaires de distanciation sociale. À ces irritants, qui usent la patience des Québécois depuis presqu’un an maintenant, s’ajoutent maintenant de nouvelles mesures comme le fameux couvre-feu.
Alors que ce dernier limite nos déplacements et que les voyages dans le sud creusent de plus en plus le fossé déjà bien installé entre les Québécois, il devient de plus en plus ardu de présenter des conseils bien-être « taille unique ». Aux inégalités sociales qui créent un contraste important entre nos réalités individuelles, nommées depuis longtemps, s’ajoutent des différences d’opinion et de perspective.
La santé mentale n’est pas un concept fixe, statique ou complètement prévisible, et la pandémie met encore une fois le tout en lumière. Nous sommes fatigués (épuisés peut-être) et avons aussi l’impression que tout a été dit sur le sujet. Apprendre à faire son pain n’a plus l’attrait qu’il avait au printemps dernier, et les stratégies qui nous semblaient peut-être inspirantes au tout début (prendre une marche, se reposer, faire du yoga) nous ennuient peut-être dorénavant.
En effet, la pandémie perdure et peut nous affecter différemment, maintenant qu’elle prend plus la forme d’un marathon que d’un sprint.
Pour comprendre notre lassitude, on peut se référer au phénomène de l’habituation. Après un certain temps, l’être humain s’adapte et s’habitue, et ce même à une situation qui était pour lui très perturbante. Ainsi, il n’y a pas que du mauvais dans la lassitude actuelle qui nous habite. Elle est aussi symbole de notre adaptation au fil du temps à ce nouvel état, qui ne nous laisse dorénavant plus en constant état d’alerte. À l’ennui et à la fatigue que cet état génère, nous pouvons répondre par la nouveauté.
Le bonheur, la nouveauté et l’émerveillement
Un des éléments qui contribuent grandement au bonheur des humains est cette grande catégorie de la nouveauté, qui inclut ses cousins l’excitation et la spontanéité. Alors que la situation à laquelle nous sommes confrontés est à plusieurs niveaux nouvelle, elle comporte bien peu d’excitation et de spontanéité. Y a-t-il moyen pour nous d’insuffler un peu de magie dans nos quotidiens? Mettons à profit notre créativité, qui a certainement été aiguisée au cours des derniers temps. Laissons-nous inspirer par ces voyages qui nous manquent tant et tentons d’en distiller un peu l’essence dans notre quotidien confiné.
L’émerveillement n’a peut-être pas la cote en ce moment, mais il a le potentiel d’être un de nos grands alliés. Il se pratique au quotidien, certes, sous la forme de la gratitude, mais le moment présent n’est pas le seul temps qui peut nous apporter du bien-être. Aussi important soit-il de se recentrer sur notre réalité et nos sensations actuelles, il est tout à fait légitime de revisiter des souvenirs heureux et de rêver à ce que nous ferons de cette liberté retrouvée une fois le confinement terminé. Y a-t-il même quelques activités que nous pouvons faire dans le moment présent en prévision de ces projets à plus long terme (planifier l’itinéraire d’un voyage à venir, ou apprendre une nouvelle langue dans le but de la pratiquer à l’étranger, etc.)?
La nouveauté et l’émerveillement ont besoin d’être nourris, et ils vivent actuellement une sérieuse carence. Pensons à des manières de s’offrir un petit boost vitaminé qui combattra la morosité de l’hiver. Ou inspirons-nous de nos cousins scandinaves, qui pratiquent le hygge, ou l’art de rester à la maison tout en mettant l’accent sur le confort et la douce quiétude que cela nous procure.
Images par Krisztina Papp et fotografierende de Pixabay