Détresse, fentanyl et surdose, nos ados dans tout ça ?

La consommation de substances psychoactives (alcool, cannabis, autres drogues) est une problématique qui a été exacerbée durant la pandémie du COVID-19.

Au Canada, 17 décès par jour étaient associés à des surdoses mortelles entre avril 2020 et mars 2021, soit une augmentation de 88 % par rapport à la même période avant la pandémie¹. 87 % de ces décès étaient apparemment liés à une intoxication aux opioïdes impliquant du fentanyl¹.

100 fois plus puissant que la morphine, le fentanyl est un analgésique qui en petite quantité peut provoquer une surdose et être fatal². En plus de sa puissance mortelle, il est difficilement détectable à la vue, à l’odeur ou au goût, ce qui place les individus consommateurs d’opioïdes à risque². En effet, le fentanyl est parfois mélangé à l’insu du consommateur à d’autres substances telles que la cocaïne ou l’héroïne². Ce cocktail dangereux a justement été la source de récentes surdoses auprès de jeunes adolescent.e.s de Montréal s’étant procuré des pilules de Xanax qui contenaient du fentanyl³. En 2018, les jeunes de moins de 18 ans représentaient la moitié des cas de surdose déclarés en Estrie, selon une enquête épidémiologique de la Direction de la santé publique de l’Estrie⁴.

Voulant explorer de nouvelles sensations, suivre leurs amis, faire face au stress ou surmonter des moments difficiles, les recherches au Québec suggèrent que l’initiation à la consommation de substances psychoactives débute souvent à l’adolescence (11-16 ans)⁵. L’utilisation abusive ou chronique de substances psychoactives à l’adolescence peut entrainer des déficits de mémoire, une baisse de motivation, le décrochage scolaire en plus d’augmenter les risques de psychose, de dépression et d’anxiété⁶.

Sachant que les normes sociales, l’attitude et les croyances entourant les drogues représentent des variables de prédiction de la consommation chez les jeunes⁶, il est d’autant plus pertinent d’en prendre conscience afin de les utiliser comme levier d’intervention.

Vous êtes intervenant.e, enseignant.e ou même parent et souhaitez en apprendre davantage sur le sujet? Nous vous invitons à vous inscrire à notre webinaire La consommation de substances psychoactives chez nos ados qui aura lieu le 12 janvier à 9h30. Un panel d’experts chercheurs dans le domaine fera le point sur la situation de la consommation de substances psychoactives chez les jeunes, discutera des facteurs de risque et de protection pour finalement proposer quelques pistes d’intervention adaptées.

Envoyer-nous vos questions par courriel, nous tenterons d’y répondre lors du panel!

Références:

¹Agence de la santé publique du Canada. (Septembre, 2021). Décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes et aux stimulants : Surveillance des méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada. Publication (no 210193). https://health-infobase.canada.ca/src/doc/SRHD/MiseajourDecesSep2021.pdf

²Camh. (2021). Le fentanyl de rue. https://www.camh.ca/fr/info-sante/index-sur-la-sante-mentale-et-la-dependance/le-fentanyl-de-rue

³Allard, E. (2021, 4 septembre). Plusieurs intoxications au Xanax dans des écoles de Montréal. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1821664/montreal-vendeur-drogue-ecoles-secondaires

⁴Radio-Canada. (2018). La moitié des cas de surdose touche les moins de 18 ans en Estrie. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1117239/la-moitie-des-cas-de-surdose-touche-les-moins-de-18-ans-en-estrie

⁵Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. (2020). Prévenir la consommation de substances psychoactives chez les élèves du secondaire en Estrie. https://www.santeestrie.qc.ca/clients/SanteEstrie/Professionnels/UETMISSS/2020/ETMISSS-SPA.pdf

⁶Institut national de santé publique du Québec. (Juillet, 2010). L’usage de substances psychoactives chez les jeunes Québécois : Conséquences et facteurs associés. https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1102_UsageSubsPsychoativesJeunes.pdf